" Jamais, en effet, les Romains ne donn rent aucun autre g n ral des preuves d'une haine aussi forte et violente que celle dont ils ont poursuivi Strabon, p re de Pomp e. Vivant, sa puissance dans les armes, car il tait homme de guerre, le leur avait rendu redoutable; et, quand il fut mort frapp de la foudre, ils arrach rent le corps du lit fun bre, pendant les obs ques, et lui firent mille outrages. Or, aucun Romain, plus que Pomp e, ne fut, en revanche, l'objet de leur vive affection; nul ne la vit commencer plus t t, ni pers v rer plus longtemps dans sa prosp rit , ni se soutenir avec plus de constance dans ses revers. L'aversion qu'on portait au p re ne venait que d'une seule cause, son insatiable avarice; mais il y en eut plusieurs l'amour qu'inspirait Pomp e: sa temp rance dans la mani re de vivre, son adresse aux exercices des armes, son loquence persuasive, la sinc rit de son caract re, et son affabilit . Il tait personne qui fut plus endurant avec les solliciteurs, ni qui oblige t plus volontiers: il donnait sans arrogance, et recevait avec dignit . La douceur de ses traits, qui pr venait en sa faveur avant qu'il e t parl , ne contribua pas peu, dans les premiers temps, lui gagner les coeurs..."