" ... Aratus poss dait toutes les qualit s d'un homme d' tat: il tait g n reux, magnanime, plus occup du bien public que du sien propre, ennemi implacable des tyrans, et n'ayant d'autre mesure de ses amiti s et de ses haines particuli res que l'utilit g n rale. Aussi parais-sait-il moins ami z l qu'ennemi doux et facile; car il variait souvent dans l'un et l'autre de ces deux sentiments, et toujours par des motifs d'int r t politique. Les nations, les villes, les assembl es, les th tres, s'accordaient dire qu'Aratus n'aimait que ce qui tait honn te, et que, s'il tait timide et d fiant dans les guerres ouvertes et les batailles rang es, il tait, pour ex cuter des desseins secrets et surprendre des villes et des tyrans, les plus rus des hommes. De l vient qu'apr s avoir ex cut avec gloire des entreprises dont on n'osait esp rer le succ s, et dans lesquelles il fit preuve de la plus grande audace, il en manqua d'autres, par exc s de pr caution, qui n' taient ni moins importantes, ni plus difficiles. Car, de m me qu'il y a des animaux qui, voyant clair dans les t n bres, sont aveugles pendant le jour, parce que la s cheresse et la t nuit de l'humeur aqueuse de leurs yeux ne peut supporter la lumi re, de m me aussi voit-on des hommes prudents et courageux se troubler ais ment dans les p rils qu'il faut braver ouvertement et en plein jour, tandis qu'ils montrent la plus grande assurance dans les entreprises secr tes qu'ils font, pour ainsi dire, la d rob e..."