Pourquoi, dans Sh kountal , la douleur d'une pouse et d'une m re abandonn e nous meut-elle si vivement? C'est qu'aucune nuance n'est forc e dans ce langage v h ment et sublime. Mettez une fille du peuple dans la m me situation; un moment donn , elle parlera comme cette reine d'il y a deux mille ans; elle trouvera, d'instinct, cette loquence qui n'a rien faire avec le rang et l' ducation. Les coquetteries d'Ourvas se retrouveront, la lettre, chez une ing nue du XIXe si cle, elles sont femmes toutes deux, mortelles ou d esses. Quant aux h ro nes de Shakespeare, nous les coudoyons chaque jour dans la vie; elles existent, ces incarnations de la vertu et du sacrifice, souriant la lutte, comme Viola, ou s'y brisant comme Oph lia; d vou es comme Portia, cl mentes comme H l ne, mais jalouses, avant tout, de cacher leurs blessures; et, comme Desd mone, menteuses h ro ques, pour sauver l'honneur conjugal. Nous les connaissons ces h ro nes obscures que personne n'applaudira. Nous les avons aim es, nous les pleurons peut- tre?