Extrait: Auguste, comte de Cr cy, jouissait d'une grande fortune. Il avait une figure agr able, une taille noble, un grand fond d'instruction, et beaucoup d'agr mens dans l'esprit. Incapable de flatter ceux que le rang et les richesses pla aient au-dessus de lui, il montrait de la condescendance pour ses gaux, et de la bont pour ses inf rieurs: il s'enflammait au r cit d'une belle action, et se sentait d'abord l'ami de celui qui l'avait faite. L'injustice le r voltait, surtout quand elle tait commise envers l' tre faible ou malheureux. Il regardait comme un devoir d'en signaler l'auteur, et de le poursuivre, au risque de compromettre sa propre tranquillit . Convaincu que la nature a cr les hommes pour commander aux femmes, il avait toujours un air protecteur avec elles: toutes pouvaient galement pr tendre son appui, aucune ne pouvait pr tendre ses soins. Il regardait l'amour comme une faiblesse, cependant excusait ce sentiment dans les femmes; peut- tre m me son orgueil lui faisait-il prouver une pr dilection secr te pour celles qui en avaient t les victimes; mais il trouvait indigne de la majest d'un homme de se laisser subjuguer par cette passion; la mort lui paraissait pr f rable la honte de recevoir des lois d'une ma tresse. Ce coeur si fier s' tait pourtant rendu aux charmes de Virginie, fille unique du colonel Surville, mort au champ d'honneur, en d fendant sa patrie et son roi. Virginie tait un mod le de beaut , de gr ces et de vertus: elle n'avait aucun de ces talens agr ables dont on fait tant de cas de nos jours, talens qui sont peut- tre plus nuisibles qu'utiles celles qui les poss dent, qui s duisent plus qu'ils n'attachent. Sa m re, sa seule institutrice, s' tait born e lui donner une connaissance parfaite de ses devoirs et de sa religion. Ad la de-Gillette Dufr noy, n e Billet Paris, paroisse Saint-Barth l my le 3 d cembre 1765 et morte Paris le 7 ou 8 mars 1825, est une po tesse fran aise. Biographie Fille de Jacques Billet, joaillier de la couronne de Pologne et de Marie Madeleine Bresse, Ad la de-Gillette Billet apprit le latin, apr s avoir re u une ducation soign e au sein de sa famille, au point d' tre en tat de traduire Horace et Virgile tandis que Laya l'initiait aux charmes de la po sie fran aise. lev e dans une institution religieuse sous la houlette de sa tante, Soeur F lix, elle parfait l'instruction minimale que les jeunes filles recevaient. Elle pousa dix-sept ans Simon Petit-Dufrenoy, un riche procureur au Ch telet de Paris, qui avait t l'homme de confiance de Voltaire. Sa demeure devint le rendez-vous des beaux esprits de l' poque alors qu'elle sentait se d velopper en elle une v ritable vocation po tique. Son p re meurt en 1783 et elle re oit son h ritage. Elle est alors en communaut de biens avec son poux qui agit en tant que tuteur. Elle d buta, en 1787, dans la carri re des lettres, par une petite pi ce intitul e Boutade, un ami et de charmantes po sies ins r es dans l'Almanach des Muses. L'ann e suivante, elle se risqua au th tre o elle fit jouer l'Amour exil des Cieux, mais elle doit surtout sa r putation litt raire ses l gies. Elle semblait au comble de la fortune et du bonheur lorsque survint la R volution et clata un incendie qui acheva la ruine de son mari. Le Directoire ne leur accorda aucun d dommagement et Dufr noy accepta, sous le Consulat, une mince place de greffe en Italie, Alexandrie. Ad la de-Gillette l'y accompagna et, lorsqu'il devint aveugle, fit de son mieux pour le suppl er, copiant les dossiers et les jugements, sans toutefois rien perdre de son g nie po tique car c'est de cette poque sombre que datent la plupart de ses l gies. La m lancolie qu'elle y exprime n' tait pas feinte car elle se mourait d'ennui loin de la France.
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