Extrait: TROISI ME PARTIE - RAYMOND I ... Ce fut, pour Mme Delorge et pour Mme Cornevin, un beau jour et un jour glorieux, que celui o , appuy es l'une sur l'autre, et contemplant leurs fils, elles purent se dire: - Notre t che est remplie et nous pouvons attendre en paix l'heure de la justice. nos fils d sormais la lutte et la peine. Nous pouvons mourir, l'oeuvre sacr e que nous avions entreprise sera poursuivie sans rel che par des bras plus robustes que les n tres... Et certes, leur orgueil et leur confiance taient l gitimes: elles avaient fait des hommes... Onze ann es s' taient coul es depuis la sanglante catastrophe de l' lys e. On tait la fin de 1863. Raymond Delorge et L on Cornevin, admis l' cole polytechnique ensemble, venaient d'en sortir. Et leur situation, ils ne la devaient bien qu' eux-m mes. Jamais les d marches d'un protecteur ne leur avaient aplani un obstacle. Il y a plus: deux ou trois reprises ils avaient trouv des difficult s l o leurs camarades n'en trouvaient pas. Mais aussi, ils s' taient tenus parole; ils avaient travaill avec cette pers v rance obstin e qu'on ne conna t gu re seize ans, et leurs tudes n'avaient t qu'une longue suite de succ s. C'est qu'aussi ces deux noms de Delorge et de Cornevin, qu'on retrouvait chaque ann e associ s aux triomphes du grand concours, avaient fini par frapper les rares Parisiens qui connaissent leur histoire contemporaine et qui ont de la m moire. Si le nom de Cornevin leur tait inconnu, celui de Delorge faisait tressaillir en eux de sinistres souvenirs. - Delorge ... disaient-ils, nous avons certainement entendu prononcer ce nom... Attendez donc... N'est-ce pas ainsi que s'appelait le g n ral dont la mort myst rieuse passa inaper ue au milieu des terribles motions du coup d' tat, et qui avait t tu en duel, ce qu'on pr tendit, par M. de Combelaine ? Ni L on, ni Raymond d'ailleurs, en d pit des prudentes recommandations de Mme Delorge, n'avaient t parfaitement discrets. Ils avaient eu de ces amiti s comme on n'en a qu'au coll ge, amiti s sinc res et confiantes, qu'on croirait trahir si on gardait un secret. Ils n'avaient pu s'emp cher de dire leur pass , d'affirmer leur haine pr sente, de parler de leur soif de vengeance, de laisser entrevoir leurs esp rances pour l'avenir. mile Gaboriau, n le 9 novembre 1832 Saujon (Charente-Inf rieure) et mort le 28 septembre 1873 Paris (Seine), est un crivain fran ais, consid r comme le p re du roman policier. Son personnage, l'enqu teur Lecoq, a influenc Conan Doyle pour la cr ation de Sherlock Holmes. Il a lui-m me t tr s influenc par Edgar Allan Poe. Biographie Gaboriau exer a divers m tiers: clerc d'avou , hussard en Afrique, chef d' curie. Il s'engagea dans la cavalerie pour sept ans, mais r silia son contrat rapidement pour gagner Paris, o il r digea des chroniques pour gagner sa vie. Il devint le secr taire de Paul F val, qui lui fit d couvrir le journalisme.C'est d'ailleurs gr ce l'auteur des Myst res de Paris qu'il sera re u en 1866 au sein de la Soci t des gens de lettres.
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