Le portrait est sans conteste le genre artistique le plus f cond du d but des Temps modernes. Dans la France du XVIIe si cle, qui se distingue par une mobilit sociale inconnue jusqu'alors, le portrait permet pr cis ment d'appuyer la revendication d'un nouveau statut social ou d'assurer un rang acquis, mais d sormais remis en question. Le portrait se fait galement l' cho de la discussion capitale concernant le rapport entre le corps et l' me. Pourtant, les sources crites parvenues jusqu' nous, qui s'int ressent au portrait, sont tonnamment parcimonieuses. L'Acad mie royale de peinture et de sculpture fond e en 1648, en particulier, est presque totalement muette ce sujet. Et ce, bien que nombre de ses membres gagnent leur vie comme portraitistes et que le genre voie son importance s'accro tre au cours du Grand Si cle: les portraits se multiplient, tandis que leur prix augmente constamment. Il semble que l'Acad mie ait sciemment pass sous silence le portrait et les d bats aff rents, afin de mieux c l brer comme sa v ritable mission la peinture d'histoire, sur laquelle l'institution nous a laiss d'innombrables t moignages. La pr sente tude reconstitue les discours autour du portrait dans la France du XVIIe si cle et d voile une discussion d'une vivacit surprenante, o d'aucuns se sont m me demand si le portrait ne m ritait pas - plut t que la peinture d'histoire - d'occuper la premi re place dans la hi rarchie des genres.