" ...D'o a pu venir aux Am ricains cette confiance extr me en une vocation particuli re, cette conviction, si bizarre en pr sence de leurs faits actuels, qu'ils sont comme un peuple choisi par la Providence pour r g n rer les nations ? Elle est provenue d'un faux enseignement historique, longtemps seul r pandu parmi eux. Ils s' taient habitu s consid rer leur r publique comme une cr ation de l'intelligence, comme l'expression d'une th orie de libert rationnelle et d' galit morale con ue et r alis e par leurs anc tres. On comprend en effet que, lorsqu'une nation se fonde dans une fermentation la fois politique et religieuse, comme ce fut le cas des colonies am ricaines, form es par l'alliance du calvinisme avec l' l ment communal et r publicain de l'Angleterre, les deux causes s'unissent et s'entrelacent avec force par leur besoin mutuel et leur danger commun. L' tat alors se formule volontiers, au milieu de ses premi res preuves, comme l'expression terrestre de l' glise invisible. Plus tard, les orateurs, les pr dicateurs et les pan gyristes, parlant la foule aux jours de f tes et aux anniversaires nationaux, donnent, par un pur besoin oratoire, aux hommes du vieux temps des proportions surhumaines, et leurs institutions les plus n cessaires et les plus naturelles des raisons id ales..."
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